Dès que le sol aura suffisamment séché, nous recommencerons tous à scarifier. Certains préfèrent aérer, d’autres s’en tiennent au sursemis avec le bon mélange (cf. notre bulletin précédent). Ensuite, ils procéderont au terreautage avec ou sans compost. J’aimerais toutefois faire une remarque à ce sujet, car depuis plusieurs années, l’utilisation du compost fait l’objet d’un […]
Dès que le sol aura suffisamment séché, nous recommencerons tous à scarifier. Certains préfèrent aérer, d’autres s’en tiennent au sursemis avec le bon mélange (cf. notre bulletin précédent). Ensuite, ils procéderont au terreautage avec ou sans compost.
J’aimerais toutefois faire une remarque à ce sujet, car depuis plusieurs années, l’utilisation du compost fait l’objet d’un battage médiatique. Le compost est un outil formidable, mais pas une bénédiction ».
Lorsque l’utilisation d’engrais a commencé à se répandre, elle a entraîné une forte production végétale. Il n’y avait pas encore de problème avec le sol car il avait suffisamment de tampon en termes de matière organique, d’humus et de plus de 30 oligo-éléments différents.
Aujourd’hui, bien des années plus tard, les gens se sont rendu compte qu’ils avaient besoin de produits phytosanitaires ou de pesticides parce que l’utilisation d’engrais rendait nos plantes malades.
Et ce qui est pire – et plus difficile à inverser – c’est que le sol s’appauvrit.
Dans des conditions normales, une partie de la vie du sol produit une substance appelée « humus ». L’humus n’est ni du compost ni de la matière organique. L’humus est fabriqué par des micro-organismes à partir de matières organiques et il est donc comme la batterie du sol, comme le sol fournit de l’énergie à la plante. À partir du moment où il n’y a plus de matière organique dans le sol, vous n’avez pas d’autre choix que de travailler uniquement avec des engrais artificiels, avec toutes les conséquences que cela implique. Il faut plus de pesticides, donc plus de résistance, plus de plantes malades, de zones dénudées, de mauvaises récoltes, etc… ….
Pour inverser ce processus, les gens essaient d’ajouter plus de compost au sol afin d’augmenter la proportion de matière organique.
Il y a toutefois quelques mises en garde à ce sujet. En effet, le compost est le résultat d’un processus de conversion rapide au cours duquel les organismes qui le produisent sont habitués à des températures élevées. Il s’agit d’organismes complètement différents de ceux qui se trouvent dans le sol et qui vivent près des racines d’une plante.
Le compost en tant qu’amendement du sol n’est qu’un amendement physique du sol. Il permet d’augmenter la teneur en matières organiques, d’apporter plus d’oxygène au sol, de créer plus de formes de vie dans le sol et éventuellement de rendre les plantes plus résistantes. Mais il ne s’agit pas d’un amendement biologique du sol !
À court terme, l’utilisation du compost a souvent un impact positif, mais n’oubliez pas que ce compost doit être transformé par des micro-organismes. Comme ces organismes doivent transformer le compost/la matière organique, ils ont besoin de beaucoup d’énergie. Cela nécessite à son tour de l’azote supplémentaire. Il se peut donc que vous deviez augmenter vos apports d’azote au fil du temps.
Nicolas De Schutter est le fondateur-propriétaire de NDS Green Solutions à Rumst.
Cette jeune entreprise se concentre, en tant que consultant, sur les problèmes de pelouse pour les particuliers et, en tant que greenkeeper expérimenté, sur l'entretien des terrains de golf.
Grâce à ses études internationales en "gestion des terrains de golf" et à ses 20 ans d'expérience avec différents types de sol et de gazon, il est la personne idéale pour l'entretien temporaire des terrains de golf.
Ses compétences en tant que 'docteur gazon' font de lui un interlocuteur expert pour la décomposition des analyses de sol, la gestion du gazon sans pesticides et la santé du sol pour la résistance à la sécheresse, entre autres.
Nicolas a été nommé en 2019 pour le 'greenkeeper of the year' et est considéré dans le secteur comme un 'greenfluencer'.