Avec la Profihopper, Amazone planche déjà depuis près de 25 ans sur le concept de tondeuse avec bac de collecte. La marque allemande a opté pour un broyeur à fléaux qui se sent à l’aise à la fois sur les pelouses soignées et dans la végétation rugueuse. De plus, la même machine peut toujours être utilisée pour mulcher, scarifier ou ramasser les feuilles et même les déchets.
De la tonte des pelouses au nettoyage des prairies d’un festival, le Profihopper peut s’en occuper. Cette machine d’Amazone travaille depuis des années sur le même principe développé en continu d’un broyeur à fléaux qui jette l’herbe tondue dans une vis de transport horizontale. Cette vis fait pivoter la matière de l’extérieur vers le centre. De là, la matière passe dans une vis placée en oblique, et qui l’amène dans le bac. Les vis sans fin garantissent que la matière est compacté afin que le bac puisse contenir jusqu’à 50% de matière en plus que si un système de ventilation conventionnel était utilisé. Cette machine, telle que nous avons pu la tester, est le résultat de 25 années d’essais et d’erreurs. Amazone a transformé les problèmes des premières années en autant d’atouts, de sorte qu’il y a peu de points à améliorer sur cette Profihopper 1500.
Sur l’arbre du rotor, on retrouve 88 demi-fléaux à ailettes (44 paires) disposés en forme de spirale autour de l’arbre. De ce fait, ce rotor tourne plus uniformément et fait moins de bruit. De plus, cette disposition assure un résultat de coupe plus net et en continu. Notre expérience montre qu’avec des fléaux tranchants et une vitesse d’avancement adaptée, on obtient un bon résultat de tonte, même si le Profihopper est à la base un broyeur à fléaux. Si la vitesse d’avancement est trop élevée ou que les fléaux sont usés, l’herbe sera poussée vers le bas et le résultat final ne sera pas satisfaisant. Si l’herbe est trop longue, on peut aller faire un second passage en sens inverse afin que le résultat final soit bien propre. Il peut être utile d’utiliser un ensemble de fléaux usagés pour un travail ‘plus grossier’, et un ensemble de nouveaux fléaux tranchants pour une tonte fine. Ces derniers ne seront utilisés qu’à cette fin.
Ces fléaux qui forment un V par 2 (88 fléaux au total) peuvent être changés sans outils en un rien de temps. Le support lui-même est boulonné au rotor et les fléaux peuvent être cliqués sur le support via un simple système de fixation rapide sans clé. Chaque support peut recevoir un fléau gauche et un fléau droit. Amazone propose 5 configurations de fléaux aucatalogue et cela rend la machine polyvalente. De série, le constructeur propose les fléaux à longues ailettes, les couteaux scarificateurs longs et courts, de même que les fléaux à ailettes courts ou longs avec un couteau scarificateur entre les deux.
Amazone n’a pas besoin d’un ventilateur pour faire passer l’herbe tondue dans le bac, de sorte que le niveau de bruit de la machine est beaucoup plus faible qu’avec une tondeuse traditionnelle avec aspiration. Le principe du transport de l’herbe à l’aide d’une vis garantit de pouvoir travailler en toutes circonstances. Qu’il s’agisse d’herbe humide ultra- longue ou lourde, de petits morceaux de bois… tout passe. Et avec de l’herbe sèche, il y a beaucoup moins de poussière autour de la machine.
Ce système de transport de l’herbe est unique. Il garantit de pouvoir charger au moins 50% de ‘matière’ en plus qu’avec une tondeuse conventionnelle. Tant avec de l’herbe humide que sèche, le bac de collecte sera mieux rempli, ce qui permet d’augmenter sérieusement le rendement. Lors d’une longue journée de travail, cela permet de faire des économies en termes de temps de déchargement, et donc de gagner du temps.
L’entraînement du rotor et des vis sans fin se fait via un jeu de courroies. Si la vis devait se bloquer en raison, par exemple, d’une branche épaisse, une sécurité garantit que l’entraînement s’arrête. Si le bourrage n’a pas été résorbé lors du redémarrage de l’alimentation, l’entraînement peut être démonté manuellement grâce à une clé multifonctionnelle.
Pour passer de la tonte au mulching, il suffit de monter la tôle d’obturation fournie sur la vis afin qu’elle ne récupère pas l’herbe tondue. Cette dernière retombe alors simplement sur le sol.
Cette fois-ci, Amazone a opté pour le moteur diesel Yanmar 4TNV 88 afin de répondre à la norme Stage V. Ce quatre cylindres de 2190 cc développe45,6 ch à la poulie. Les points d’entretien sont très facilement accessibles. Lorsque tous les capots moteurs et tôles de protection ont été retirés, presque chaque boulon de la machine est accessible librement. Dans le panneau latéral qui protège le radiateur, on retrouve un ventilateur qui souffle la majeure partie de la poussière à intervalles fixes, et évite ainsi d’encrasser trop rapidement le radiateur.
Amazone utilise une clé multifonctionnelle qui permet de mener à bien toutes les interventions nécessaires sur le Profihopper: régler la hauteur de coupe, ouvrir le groupe de fauche, contrôler la hauteur, essorer l’unité de tonte avec une tarière si quelque chose est bloqué, débourrer la vis ascendante si elle est coincée, etc…. la hauteur de coupe est contrôlée via les deux roues à l’avant. Pour le moment, il s’agit de pneus à chambre à air, mais sur les machines suivantes, le constructeur a opté pour des roues pleines en caoutchouc.
Afin de voir ce dont cette machine est capable, nous l’avons testée dans différentes situations de la pratique.
Tout d’abord, une pelouse avec de l’herbe lourde et dense qui était fortement enchevêtrée et qui a pu pousser fermement d’août à la mi-octobre sans être tondue. Quelques jours avant la tonte, un vent fort avait eu pour résultat que l’herbe était jonchée de petit bois, de branches et d’une couverture de feuilles. Nous avons pu travailler sans problème dans ces conditions, mais nous avons parfois dû effectuer un passage dans les deux sens pour que tout soit tondu de manière uniforme. L’évacuation de cette masse d’herbe s’est parfaitement déroulée. Deuxièmement, nous avons tondu une zone en jachère avec des chardons et de l’herbe couchée. Ce terrain, en fait une plaine inondable, n’avait pas été tondu depuis 3 ans et n’était pas égal. La terre entrait régulièrement dans la machine, mais cela ne bloquait pas le flux d’herbe.
Pour notre troisième configuration, nous avons opté pour une berme enherbée le long d’une piste cyclable; une situation rencontrée journalièrement par de nombreuses administrations publiques. Ici, la tonte s’est bien déroulée et nous avons également remarqué à quel point tous les déchets jetés sur le bord de la route sont ramassés: canettes, papier, plastique,…
Ensuite, nous avons essayé la Profihopper sur une pelouse tondue court et cachée par une épaisse couche de feuilles. VPeu d’herbe a été coupée, mais nous avons remarqué que l’effet du rotor est assez important pour ramasser efficacement les feuilles. A la fin d’un passage, nous avons dû laisser la tondeuse travailler sur le sol pendant quelques secondes pour traiter toutes les feuilles en circulation. En relevant trop tôt l’unité de coupe, les feuilles étaient éjectées vers l’avant.
Cerise sur le gâteau, et pour nettoyer notre tondeuse, nous avons tondu une prairie qui a été fanée en septembre et qui se trouvait maintenant à une hauteur de 20 cm. Ici, nous avons pu voir l’effet lorsqu’on travaille trop vite ou à la bonne vitesse.
Dans l’ensemble, une série de situations qui ont permis de découvrir ce dont le Profihopper est capable.
La procédure de démarrage vous oblige à appuyer sur le frein de stationnement et à le bloquer. Ensuite, il faut laisser l’ordinateur démarrer en mettant la clé de contact dans sa première position, puis tourner la clé pour démarrer. Après le démarrage, il faut débloquer à nouveau le frein de stationnement et la machine est prête à rouler. Lorsque vous quittez le siège, le frein de stationnement doit toujours être activé. Ce qui nous a agacés, c’est le signal sonore bruyant lors de la marche arrière ou lors de l’allumage du contact.
La console droite est composée d’un support ergonomique agréable pour reposer l’avant-bras. Il y a aussi les seuls boutons de commande de la tondeuse: marche/arrêt de l’entraînement, basculement du bac et relevage du système de vidange surélevée.
Une fois que l’entraînement de la tondeuse est activé, il faut placer le levier d’avancement vers l’avant pour travailler avec la machine. La pédale du pied droit agit alors comme une pédale d’avancement, car dès que la prise de force tourne, le moteur monte à la vitesse préprogrammée et la vitesse de conduite maximale est limitée à environ 10 km/h. Si l’entraînement de la tondeuse est désactivé, la pédale d’avancement agit comme une pédale d’accélérateur et la vitesse d’avancement maximale est alors de 20 km/h.
La conduite elle-même est un véritable plaisir. Une machine aussi volumineuse avec un empattement suffisamment long pour conduire de manière stable, mais en même temps qui peut tourner très court, qui travaille dans les virages serrés, permet de travailler autour des arbres, etc… ne peut qu’apporter de la satisfaction. Le rayon de braquage de la machine est très court, et se rapproche de celui d’une machine zéro turn. L’entraînement ‘intelligent’ permanent à quatre roues motrices permet de limiter tant que possible l’endommagement du gazon sur une surface délicate. Ce qui nous manquait sur la machine d’essai, ce sont deux rétroviseurs latéraux, ce qui aurait rendu la conduite et les manœuvres encore plus confortables.
Avec le dispositif de vidange surélevée, l’articulation du bac de collecte se trouve à une hauteur maximale de 2,50 m. Lorsque le bac est plein, un témoin s’allume sur le tableau de bord. A ce moment-là, la machine repasse à un régime moteur inférieur et la tondeuse est désactivée.
Amazone propose également un attelage à boule à l’arrière de la machine.