Un entraînement 100% électrique

26 octobre 2020
Peter Menten
AVL

AVL est l’abréviation de Anstalt für Verbrennungskraftmaschinen List, et est un bureau autrichien d’ingénierie qui s’est spécialisé dans les véhicules. L’an dernier, l’entreprise a présenté le prototype du E-Tractor, un tracteur à entraînement entièrement électrique.
Le concept repose sur un cadre de base qui regroupe tous les composants principaux. Le client peut choisir lui-même la répartition dans le châssis. En plaçant par exemple la cabine à l’avant ou à l’arrière, il est alors possible de monter une tonne, une benne basculante ou un plateau de chargement.

L’Institut pour les moteurs à combustion (AVL) travaille dans le domaine de l’ingénierie pour l’industrie automobile depuis 1948. Entretemps, l’entreprise fondée par le professeur autrichien Hans List est devenue un acteur mondial avec plus de 11.000 personnes employées. Comme la société mène en permanence un certain nombre de tâches à bien pour les secteurs agricole, routier et automobile, elle reste également au courant des dernières évolutions dans ces secteurs.

Un concept modulaire simple et flexible

L’E-Tractor a été développé comme un concept modulaire qu’on peut comparer à un meccano en quelque sorte. L’ensemble de batteries est centralisé dans le châssis et est entouré des composants hydrauliques et pneumatiques, du réservoir d’huile, etc… Le châssis a été étudié afin de pouvoir recevoir des outils à l’avant et à l’arrière, mais également à gauche et à droite du châssis. Les deux essieux sont suspendus et les roues sont guidées par des vérins hydrauliques traditionnels sur les essieux. Les freins et toutes les autres fonctions hydrauliques sont contrôlés électriquement. Les quatre roues entraînées indépendamment peuvent pivoter séparément, ce qui réduit fortement le rayon de braquage de ce tracteur.

L’E-Tractor a été développé au cours des 2 dernières années sur base de composants qui se trouvaient dans l’étalage chez AVL. L’ensemble de batteries développe une puissance maximale de 75 kW (102 ch) et fonctionne en 700 volts. De cette puissance électrique, jusqu’à 50kW (68 ch) est transférée aux essieux. Les 25 kW (34 ch) restants alimentent la direction et le système électro-hydraulique pour l’entraînement des outils. La batterie transmet la puissance aux quatre moteurs de roues qui sont réglés indépendamment les uns des autres en fonction de la charge et du patinage.

La batterie fournit suffisamment d’énergie pour 4 à 6 heures de travail léger comme la tonte, la pulvérisation et la distribution d’engrais. Cette autonomie dépend bien sûr de la pente des parcelles, le type et la taille des pneus sur le tracteur, la traction effectivement nécessaire, la vitesse d’avancement, etc… Autant de variables qui peuvent affecter considérablement la puissance requise. Une batterie vide peut être rapidement échangée avec une autre chargée, d’après les concepteurs. Cela semble logique si le tracteur reste sur le terrain pendant une longue période ou s’il n’y a pas de source de courant à proximité.

Dans le cas où l’utilisateur choisit de recharger sa batterie, il dispose de deux options: charger avec un système de charge intégré sur le tracteur ou via un système de charge externe. Une charge complète de la batterie devrait prendre un maximum de deux heures.

La flexibilité est la clé du concept modulaire. L’utilisateur peut opter pour un système à direction sur les roues arrières ou avant, de même que pour une marche en crabe. La cabine peut être placée à l’avant, au milieu ou à l’arrière ou – si le véhicule roule de façon autonome – simplement démontée.

Avec la cabine et les dispositifs de relevage avant et arrière à commande électrique et les prises de force qui s’y rapportent, le poids de l’E-Tractor sera d’environ 2 tonnes.

Après avoir testé le prototype, AVL cherchera un partenaire OEM (un constructeur) pour commercialiser ce concept. Le développement est le cœur de métier de l’entreprise, et elle préfère donc confier la production à d’autres partenaires.

Si tout se passe comme prévu, les premiers exemplaires seront sur le marché d’ici deux ans. AVL voit un débouché pour l’E-Tractor dans l’entretien des routes, dans les vergers et les vignobles, dans l’horticulture et dans le secteur des espaces verts publics.

Autonome

AVL a présenté le premier prototype de l’E-Tractor il y a un an. Sur la base de cette expérience et des réactions reçues, un modèle définitif a maintenant été mis en test. Le E-Tractor sera non seulement commercialisé comme un tracteur en soi, mais peut faire partie d’un ‘essaim’ avec plusieurs E-Tractors qui communiquent les uns avec les autres et sont contrôlés de manière centralisée. Dans cette configuration, la cabine est démontée et laisse la place pour une zone de chargement utile pour, par exemple, une caisse à ensilage, une benne ou une cuve pour un pulvérisateur automoteur.

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