Se chauffer au bois. Des copeaux ou des blocs?

12 mars 2021

Un certain nombre d’instances publiques disposent de leur propre bois de chauffage issus des travaux d’élagage ou de la gestion forestière dans leurs propres forêts. Certains entrepreneurs transportent beaucoup de bois grâce à l’élagage et cela les incite souvent à utiliser ce bois pour leur propre chauffage. Cela permet en effet de réaliser des économies sur l’achat de carburant. La forme sous laquelle le bois est traité thermiquement dépend des exigences et des conditions individuelles.

Si l’on compare les deux formes de chauffage – bûches ou copeaux de bois – pour des installations de 40 à 70 kW, alors les coûts d’investissement et de carburant varient considérablement pour une demande de chaleur d’environ 57.600 kWh/an. Si vous choisissez un constructeur de chaudières haut de gamme qui construit ses installations selon les dernières normes d’émission, il faut compter sur un prix de 7.000 à 11.000 euros pour une chaudière qui fonctionne avec des bûches et sur un prix de 17.000 à 21.000 euros pour une chaudière sur copeaux. Cela inclut les techniques annexes telles que le système d’alimentation pour les copeaux, mais les coûts pour l’évacuation de la fumée et le stockage tampon doivent par contre encore être ajoutés. Selon la région, on peut bénéficier d’une subvention, ce qui devrait rendre l’investissement plus supportable.

La puissance demandée détermine le choix du type d’installation

Les différences résident principalement dans l’approvisionnement en matières premières et dans le fonctionnement. Le bois de chauffage a une valeur énergétique d’environ 1500 kWh/rm* tandis que les copeaux de bois ont une teneur énergétique moyenne d’environ 800 kWh /srm**. Avec la demande de chaleur mentionnée ci-dessus de 57.600 kWh/an, cela donne un besoin de carburant de 38 rm* en bûches ou de 72 srm** en copeaux de bois. Si nous regardons l’investissement total pour l’installation et la logistique, nous voyons que pour les petites installations de moins de 40 kW de puissance, les bûches de bois sont plus intéressantes que le carburant. La raison en est le coût d’investissement plus faible pour la chaudière et les coûts d’exploitation très bas. Pour les grandes installations d’une puissance de plus de 70 kW, la situation est différente. Ce segment de puissance est clairement occupé par les copeaux de bois. En raison des coûts plus élevés, presque aucune chaudière fonctionnant sur bûches n’est proposée dans ce segment. Avec le chauffage sur copeaux, moins de ‘soins’ sont nécessaires pour maintenir l’installation en marche. Avec une installation et un réglage appropriés, cette installation fonctionne sans suivi significatif. L’utilisateur peut se contenter de vider de temps à autre le réservoir de cendres, et ne doit pas oublier de remplir la trémie d’attente avec des copeaux de bois. Cette trémie d’attente est un critère d’achat important. En règle générale, on part du principe qu’il faut disposer de 2,5 m3 de copeaux par kW de puissance installée. Les copeaux de bois peuvent être stockés sous n’importe quelle forme. Il est important que les copeaux puissent être chargés en douceur et mécaniquement. Surtout en hiver. Une surface en dur et un auvent sont un minimum. Il faut tenir compte de cet investissement lors de l’installation.

L’installation pour les bûches demande moins de place

Une installation au bois de chauffage a clairement besoin de moins d’espace. Toutefois, il est également souhaitable de disposer d’un système d’approvisionnement mécanique pour les bûches. Après tout, transporter des bûches à la main demande beaucoup de temps et d’énergie. Alimenter le bois via des boxes est une solution. Beaucoup ont peur de chauffer avec du bois sous forme de bûches en raison du suivi plus élevé et de l’approvisionnement en bois. Mais si la chaudière et l’espace de stockage du bois sont suffisamment grands et assortis, il ne faut approvisionner la chaudière qu’une seule fois par jour, voire même une fois tous les trois jours. Pendant la saison principale, en hiver, cela peut aller jusqu’à une ou trois fois par jour. Le volume du tampon thermique doit correspondre à 14 fois la capacité de la chaudière.

Dans le cas d’une chaudière fonctionnant avec du bois fendu, on a l’avantage de pouvoir fendre le bois là où il a été abattu et de le stocker ensuite en bord de route, à un endroit ensoleillé et venteux. Une fois qu’il est suffisamment sec, après un ou deux étés, il peut être chargé et brûlé. Pour le transport des copeaux de bois, il faut par contre, dans la plupart des cas, investir dans une logistique supplémentaire pour remplir l’installation. Les copeaux de bois sont apportés à l’avance à un endroit ensoleillé où ils seront idéalement stockés face à la direction du vent. Le plus idéal est un stockage du bois juste à côté de l’approvisionnement. La déchiqueteuse peut alors, après un certain temps de séchage d’un ou deux étés, déchiqueter le bois et le souffler directement dans le stock. Avec les broyeurs puissants d’aujourd’hui, le coût du déchiquetage s’élève à plusieurs centaines d’euros. Pour une consommation annuelle moyenne de 70 m3, une déchiqueteuse moderne a besoin de moins d’une heure. Si nous regardons nos propres heures de travail (pour le fendage, l’empilage, le transport), l’avantage va clairement aux copeaux de bois, qui sont 30% moins chers que les bûches.

Des produits secs

La technologie moderne et efficace de gazéification du bois demande un taux d’humidité de moins de 30%. Pas moins de 99% de tous les dysfonctionnements d’une installation sont dus à des copeaux de bois qui ne conviennent pas (teneur en humidité, calibre). En dehors de cela, la qualité d’installation est importante.

Les deux formes de chauffage ont leurs avantages et inconvénients en ce qui concerne les coûts d’acquisition, l’espace requis et l’exploitation. Il est important que l’attention soit accordée non seulement à la qualité du matériau, mais aussi à la chaudière et à la taille (capacité) de l’installation. Quelle installation est le meilleur choix pour lequel l’application doit être décidée séparément pour chaque cas. Cela dépend des possibilités logistiques d’alimenter les bûches ou les copeaux et de se débarrasser des cendres brûlées.

Le prix de revient de la matière première

Au cours de la période allant de 1998 à 2019, on remarque que les copeaux sont le carburant le moins cher. Ils sont suivis par les bûches, le gaz naturel et le pétrole. Les trois premiers ont été caractérisés par un prix assez stable au cours des dernières années et exprimé en eurocents/kWh. Par contre, le prix du pétrole bouge beaucoup au cours des dernières années. Le bois de chauffage coûte quelques pourcents de plus que les copeaux de bois.

(graphique: source Biomasseverband)

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