L’Etesia ET Lander

22 octobre 2020
Peter Menten
Peter Menten

Le mois dernier, le constructeur Etesia, de Wissembourg en France, nous a présenté le prototype de son nouvel ET Lander. Nous avons testé ce véhicule multifonctionnel pendant quelques jours afin de découvrir ses possibilités créatives. Et il est vrai que tout a été bien réfléchi.

Etesia et Wolf: le soleil brille pour tout le monde

Etesia s’est fait connaître avec l’Hydro 100, la première tondeuse à siège à collecte directe et intégrée. La société fait partie du groupe Elmar Wolf, qui est actif dans le secteur vert depuis 60 ans. En tant que petit constructeur au milieu de multinationales étrangères, le groupe a bataillé dur pour en arriver là où il est aujourd’hui. Leur approche audacieuse et leur style décalé leur ont valu une clientèle fidèle. La philosophie d’Elmar Wolf, vivre et laisser vivre, a donné à Etesia une place sur le marché que de nombreux concurrents leur envient. De la même manière, l’entreprise achète le plus possible ses composants sur le marché local et est solidement ancrée dans l’économie de l’Alsace, une région où l’Allemagne et la France se rencontrent.

L’ET Lander: des idées depuis de nombreuses années, mais un concept partant de zéro

Au cours du développement de l’ET Lander, toutes les idées qui avaient mûri entre les employés et les clients d’Etesia pendant des années ont été réunies au sein d’un même concept. Il y a trois ans, le feu vert a été donné à la concrétisation du projet : le concept ET Lander est devenu une réalité. Le résultat est un véhicule électrique qui permet de transporter 1.000 kg et, selon l’homologation, tracter 750 kg. L’atout du concept réside dans toute la gamme d’options qui permet à cet ET Lander de plaire à tout le monde. Pour cette année, Etesia prévoit une présérie de 50 véhicules; à condition que tous les composants soient livrés à temps.

Une batterie au plomb

Chez Etesia, ils n’étaient pas fans de batteries lithium-ion venant de Chine, et comportant du cobalt extrait dans des conditions inhumaines et ne pouvant pas être recyclé. C’est pourquoi le constructeur a opté pour des batteries au plomb les plus modernes du marché. La batterie de traction pèse 571 kg et si l’une des cellules tombe en panne, elle peut être remplacée en douceur et avec peu de coût. Avec une batterie lithium-ion, la réparation n’est pas possible, selon le constructeur. La batterie est chargée en l’espace de 8 heures (avec une prise de 16 Amp) et le véhicule a une autonomie de 100 kilomètres en conditions favorables. Si davantage de puissance est demandée de la machine, l’autonomie est de 60 km.
L’ET Lander sera produit tout au long de l’année, contrairement aux tondeuses à gazon, qui sont une production saisonnière.

En route

Nous avons essayé le véhicule sous toutes ses facettes. Les véhicules électriques peuvent accélérer fortement et cela demande naturellement de la puissance de la part de la batterie. Nous avons eu le sentiment que l’ET Lander gère l’énergie avec parcimonie. Par exemple, il garde son énergie en pente. Sur terrain plat ou en descente, il va rouler à plus de 40km/h. Lorsqu’on relâche la pédale d’avancement, l’énergie est récupérée. Sur le tableau de bord, nous avons pu suivre notre consommation; une aide pratique pour rouler le plus longtemps possible avec une charge de batterie.
L’ET Lander est suspendu à l’avant via un double triangle MC Pherson (comme une voiture traditionnelle) et à l’arrière avec des lames de ressort. Le constructeur prescrit des pentes allant jusqu’à 35%, tandis que la garde au sol est de 20 cm. La transmission est vissée contre l’essieu arrière et est à son tour reliée au moteur triphasé de 10 kW. Le véhicule est en mode route par défaut, sauf si vous appuyez sur le bouton avec la tortue à l’avance. Il y a aussi la possibilité de disposer d’un blocage différentiel. Le rayon de braquage est de 4,4 mètres et la direction est souple grâce à la direction assistée électrique. La vitesse d’avancement souhaitée peut être définie via le cruise control.

La conception

Ce véhicule multifonctionnel mesure 3,72 m de long, pèse 1695 kg à vide et est équipé d’une cabine spacieuse pour 2 personnes. Cette cabine d’un volume de 1,7 m3 dispose d’une grande porte avec accès aisé des deux côtés et d’une large vue panoramique.
Entre la cabine et la benne basculante, il y a encore de la place pour un réservoir d’eau de 400 litres; le tableau de bord est déjà équipé d’un interrupteur et du câblage pour commander cette pompe.
La benne basculante de 1,80 m sur 1,50 m peut être converti en plateau. Dans ce cas, les ridelles latérales peuvent servir de rampe de chargement. La benne bascule de trois côtés en déplaçant une broche de sécurité.
Sur la gauche et la droite, le véhicule est équipé de grands coffres de rangement, qui permettent de ranger sans problème une tronçonneuse, par exemple.
A l’avant, une prise de force est disponible en option afin d’entraîner une pompe, par exemple.

Les commandes

Afin de conduire, il suffit de brancher l’interrupteur principal, et le véhicule ‘démarre’ suite au contact avec la clé magnétique. Dans sa partie supérieure, le tableau de bord comporte un bouton pour parcourir le menu; sur la gauche on retrouve la prise pour activer le 220V sur le côté droit de la machine. Ce contacteur débite également du courant pendant que le véhicule est en mouvement. Le courant nécessaire pour cette prise intégrée provient de la batterie principale et passer par un transformateur pour passer du 72 volts en courant continu au 230 volts en courant alternatif. Une puissance continue de 2 kW est ainsi disponible, avec des pics jusqu’à 3,2 kW. Cela s’avère suffisant pour la plupart des outils électriques pour les parcs et jardins.
En outre, la cabine comporte aussi une commande à distance séparée pour basculer la bennette de l’extérieur. Pour continuer à avancer pendant le bennage, vous devez d’abord activer un bouton; sinon le véhicule s’arrête dès que la benne se lève. Lorsque la benne est relevée, le gyrophare s’allume automatiquement.

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