La concession Acar à Saint-Symphorien

18 septembre 2023

Vincent Acar, l’actuel gérant, est déjà la troisième génération à la tête de cette concession. Son grand-père Guy a commencé au même endroit en tant que distributeur Massey Ferguson. Au fil des ans, les machines agricoles ont été progressivement remplacées par des machines pour les parcs et jardins et depuis 1990, la concession ne vend plus que ce type de machines. Nous sommes allés rendre visite à Vincent et à son père Alain et avons eu une conversation passionnante sur l’évolution au cours des 30 dernières années, mais aussi les opportunités et les menaces pour le secteur et plus particulièrement les distributeurs de machines pour les parcs et jardins.

Alain Acar a commencé à travailler avec son père Guy en 1965. A cette époque, il ne s’agissait encore que de machines agricoles. Dans les années 1970, les premières tondeuses ont été vendues. Il poursuit : ‘C’est aussi à cette période qu’il y a eu beaucoup de nouvelles constructions dans notre village et dans les environs. Nous sommes juste à côté de Mons et la ville s’est progressivement agrandie. Tous ces jardins ont également dû être entretenus et peu à peu, l’attention s’est déplacée vers les parcs et jardins. Nos bâtiments étaient également trop petits pour entretenir de grosses machines agricoles et de nombreux petits agriculteurs avaient entretemps arrêté leur activité ou cédé leur ferme. Tant d’années plus tard, je ne regrette certainement pas que nous ayons choisi le secteur des parcs et jardins. Vincent complète: ‘Nos clients sont principalement des particuliers, ainsi qu’un certain nombre d’entrepreneurs de jardins et d’administrations publiques. Nous ne cherchons pas à travailler pour tout le monde, mais voulons mettre l’accent sur les bons payeurs à qui nous pouvons ensuite offrir un service solide en retour. Nous avons des clients jusqu’à la frontière française, et nous vendons aussi beaucoup près de Dour, La Louvière ou encore Ecaussinnes.’

Choisir délibérément de ne pas grandir davantage

Aujourd’hui, la concession Acar emploie 8 personnes. Vincent poursuit: ‘En plus d’une employée administrative, d’un commercial et de moi-même, nous employons 5 techniciens. Ce sont tous des gens qui travaillent pour notre entreprise depuis longtemps… Et heureusement, parce que trouver du personnel supplémentaire est presque impossible dans notre secteur. Comme les robots de tonte nécessitent une approche distincte, nous avons un technicien à temps plein sur la route avec un atelier mobile dans sa camionnette, un second à temps plein à l’atelier pour les robots, tandis qu’un troisième est polyvalent et peut s’occuper à la fois des robots et des machines conventionnelles. De plus, nous n’avons pas de place pour nous développer davantage et parce que nous sommes au coin d’une chaussée très fréquentée. Nous ne voulons pas déménager ailleurs, surtout parce que les particuliers sont nos clients les plus importants. Nous sommes ici depuis les années 1950 et lorsque les gens demandent leur chemin, il n’est pas rare de les entendre dire ‘au carrefour chez Acar’…’

Rester fidèle à un nombre limité de marques

Dans les années 90, Alain Acar a commencé à travailler avec l’importateur wallon ‘3 Fontaines’: ‘A l’époque, ils importaient des marques telles que Toro, Wheel Horse ou Mametora. Nous vendions alors leur gamme complète. La coopération se passait très bien, les produits étaient en ordre et nous n’avions qu’un seul point de contact pour toute notre gamme. Ensuite, nous avons vendu les tondeuses Kubota et puis nous avons eu l’occasion de distribuer Honda. Après un certain temps, nous sommes également devenus membre de FEV (France Espaces Verts), une centrale d’achat française de machines pour les parcs et jardins. Grâce aux achats groupés, nous pouvions profiter de meilleurs prix. De nos jours, ces avantages ont presque tous disparus. Nous travaillons maintenant principalement avec les marques Honda, Husqvarna ou encore Grin et récemment, Echo et Cramer sont venus compléter l’offre. En ce qui concerne les pièces de rechange, nous travaillons avec Kramp et Eurogarden. Depuis 2019, nous avons également ouvert un département barbecue. C’est une petite diversification au sein de la gamme existante et nous sommes encore toujours étonnés de ce qu’elle nous apporte au jour le jour.’

Les batteries ne sont pas la solution pour tout le monde

Alain et Vincent Acar remarquent par ailleurs que la technologie des batteries n’est pas encore la solution idéale pour tout le monde. Vincent poursuit: ‘Pour une tondeuse plus petite ou une tondeuse à gazon pour une pelouse de petite taille dans un jardin privé, ce sera généralement une bonne solution, mais quelqu’un qui doit tondre 10 ares avec une tondeuse à gazon sur batteries, par exemple, n’aura probablement pas assez avec une batterie et devra donc en acheter une deuxième pour terminer sa pelouse. En soi, cela ne pose pas de problème pour changer les batteries rapidement, mais cela demande alors un investissement supplémentaire et le client doit avant tout prendre l’habitude de charger les batteries à temps, etc… Certains choisissent alors consciemment d’acheter à nouveau une nouvelle tondeuse avec un moteur à essence.’

‘D’ailleurs, nous remarquons la même chose avec les robots de tonte. Nous avons vendu les premiers exemplaires en 1999 et à l’heure actuelle, ils représentent un chiffre d’affaires non négligeable. Les clients ont souvent été séduits par l’idée que ‘nous ne devons plus nous soucier de rien’… malheureusement, ce n’est pas aussi simple. L’installation doit d’abord être arrangée dans les moindres détails et en plus, beaucoup de gens oublient qu’un tel robot tond généralement en continu 5 jours par semaine pendant la saison de croissance du gazon. A la fin de l’année, cela représente beaucoup d’heures et de kilomètres au compteur. Pas étonnant que certaines pièces d’usure, telles que les roulements ou les couteaux, par exemple, doivent être changées régulièrement. Pour un jardin classique, une solution robotisée ne reviendra généralement pas moins cher qu’une tondeuse à gazon ordinaire si vous comptez tout. Le confort a un certain prix. A l’avenir, nous devons tous informer les consommateurs mieux et plus correctement afin qu’ils disposent des bonnes informations avant de choisir l’une de nos solutions.’

L’après-vente fait face à des défis difficiles

Vincent et Alain remarquent également que le service après- vente est confronté à de sérieux défis: ‘Il est presque impossible de trouver un technicien. Jusqu’à présent, nous ne pouvons pas nous plaindre, mais cela reste un défi pour l’avenir. Par ailleurs, on constate également que la profession évolue rapidement et que les formations possibles ne sont pas toujours adaptées à ces nouveaux besoins. L’entretien ou la réparation d’un moteur à deux temps n’a rien à voir avec la réparation ou la détection de dysfonctionnements sur une tondeuse robot ou une machine à batteries. Pour l’entretien des machines pour particuliers, nous travaillons généralement avec un tarif forfaitaire afin que le client sache clairement ce que cela lui coûtera. Pour s’en sortir, il faut aussi pouvoir compter sur des techniciens qui travaillent efficacement. C’est souvent un problème supplémentaire lorsque l’on cherche des collaborateurs supplémentaires.’

Vincent conclut: ‘Ces derniers mois, nous avons constaté que les gens sont plus prudents lors de l’achat d’une machine. J’ai toujours pleinement confiance dans le secteur, mais on voit que les tondeuses de, par exemple, plus de 1000 euros ne se vendent pas aussi facilement qu’il y a deux ou trois ans. Pendant la période covid, nous, en tant que concessionnaires, avons tous été sur un nuage rose. Les gens avaient redécouvert leur jardin, allaient investir davantage dans leur propre oasis, grande ou petite… Cette période est terminée. Les prix élevés de l’énergie, l’inflation, etc… ont rendu les gens plus prudents. De plus, nous avons connu de graves problèmes de livraison l’année dernière, ce qui a entraîné de la frustration pour certains clients. Certaines marques ont annoncé clairement les choses depuis le début, d’autres nous ont promis beaucoup, et donc également à nos clients, alors que rien ne bougeait en termes de livraisons… cela laisse aussi des traces. A l’avenir, en tant que concessionnaire, nous devons continuer à offrir un excellent service et nous devons également répondre de manière créative aux attentes mais aussi au budget de nos clients. Surtout lorsqu’il s’agit de particuliers.’§

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