Jean Stassart mise sur l’entreprise forestière en plus de son activité agricole

21 mars 2023

L’entreprise agricole de Jean Stassart est loin d’être une inconnue dans la région d’Ouffet, en province de Liège. Depuis son plus jeune âge, Jean est également passionné par le secteur forestier. De fil en aiguille, il a finalement décidé d’investir dans du matériel spécifique afin de mener à bien une activité d’abattage et de débardage pour le compte de clients forestiers. Cette activité est complétée par l’achat de lots de bois sur pied qui sont ensuite destinés à l’industrie transformatrice. Nous sommes partis à sa rencontre par une froide et pluvieuse après-midi du mois de janvier.

Jean Stassart est né et a grandi sur l’exploitation agricole de ses parents à Ouffet. Comme ses parents n’avaient pas de bêtes, la période hivernale était consacrée à l’abattage de bois pour le chauffage. Jean poursuit : ‘Cette activité liée au bois m’a toujours fort intéressé. Après mes études, je tenais absolument à rester actif dans le secteur, et j’ai donc commencé par acheter un tracteur et une benne TP. Comme la période hivernale était plus calme, je travaillais dans les bois comme scieur et je récupérais du bois pour le façonner et le livrer. Par la suite, ma petite entreprise agricole a vite pris de l’ampleur. Cette entreprise compte aujourd’hui par exemple 4 moissonneuses, 2 ensileuses… nous réalisons en fait tous les travaux agricoles, mis à part l’arrachage de betteraves. La partie agricole est complétée par des travaux de terrassement et de déneigement.’

Une diversification dans le forestier

Comme Jean restait intéressé par le forestier, il décide d’acheter une ébrancheuse d’occasion afin de combler les temps morts dans l’agricole… et de s’adonner par la même occasion à sa passion. Il poursuit : ‘Cela m’a permis de faire mes premières armes dans le secteur. L’an dernier, nous avons ensuite eu l’opportunité d’acheter un bâtiment à Vaux-Chavanne, à une trentaine de kilomètres d’Ouffet, ce qui m’a permis de véritablement développer cette activité forestière. Il faut savoir que la demande en bois est pour le moment très importante, notamment pour la fabrication de pellets, et que de nombreux lots sont par ailleurs scolytés, et doivent donc être abattus assez rapidement. Ces deux données m’ont permis de développer très vite cette seconde activité pour mon entreprise. Entretemps, toute l’activité forestière est regroupée sous l’appellation Vauxchabois. Nous sommes actifs dans les provinces de Luxembourg, Liège et Namur.’

Saisir les opportunités

Outre le travail d’entreprise pour des propriétaires ou gestionnaires, Jean a décidé d’acheter lui-même des bois sur pied pendant la période de vente, avant d’abattre et de débarder ce bois pour le vendre enfin à des scieries et transformateurs. Il poursuit : ‘Cela me permet de mieux gérer l’activité et de sécuriser les investissements, car de ce fait j’ai du boulot tout au long de l’année. Je travaille environ à 50% dans la prestation pour des scieries, des gestionnaires et autres et à 50% dans la valorisation des lots que j’ai achetés. En forêt, il est quasiment possible de travailler tout le temps, on est beaucoup moins dépendant des conditions climatiques que dans l’agricole. Cela permet par ailleurs d’engager plus facilement du personnel dédié, puisque ces ouvriers ont du boulot toute l’année. Grâce à cette approche, j’ai pu engager 3 personnes à temps-plein au cours des douze derniers mois.’

‘Dans le secteur forestier, le relationnel est très important. Grâce aux nombreux contacts avec l’entreprise agricole, nous trouvons plus facilement des solutions pour stocker temporairement les grumes en bordure de route avant qu’elles ne soient chargées pour la transformation. Comme j’ai le contact facile avec les gens, je me suis aussi intéressé de plus près à la valorisation. Nous avons ainsi conclu un contrat avec Erda, une entreprise qui produit des pellets à Bertrix, afin de les approvisionner avec une quantité fixe de bois chaque mois. Pour nous, l’avantage réside dans le fait que nous pouvons mieux gérer notre planning, et que le prix est garanti, à condition de fournir les quantités prévues dans le contrat. De ce fait, je suis régulièrement présent lors des ventes publiques de bois afin de trouver les quantités nécessaires. J’aime beaucoup cet aspect relationnel de notre métier.’

Du matériel John Deere

Tout le matériel forestier de Jean Stassart est de marque John Deere. ‘Pour mon activité agricole, je fais déjà confiance à la marque depuis de nombreuses années pour els tracteurs, et il était donc logique de suivre dans le forestier. Comme nous habitons près du garage Mioli, c’est également une facilité en ce qui concerne les pièces, et je dois dire que je suis très satisfait de la qualité de leur service. Jusqu’à l’an dernier, je disposais uniquement d’une ébrancheuse JD 770. J’ai ensuite eu l’occasion de racheter un porteur JD 810E d’occasion, et nous avons directement eu beaucoup de travail avec cette machine. Nous débardons par exemple beaucoup de feuillus pour le groupement de gestion Cofac et cette machine polyvalente est à l’aise sur presque tous les chantiers. Ces deux machines ont été dernièrement rejointes par une ébrancheuse JD 1070 à 6 roues, qui est principalement utilisée pour les mises à blanc, de même que par un second porteur JD 810. La ‘petite’ ébrancheuse 770 à 4 roues est particulièrement polyvalente et sert tant pour les éclaircies que pour la mise à blanc. C’est une machine que les propriétaires apprécient, car, outre sa polyvalence, elle est également plus légère et cela permet de réduire considérablement le tassement du sol. Il faut savoir qu’en règle générale, on réalise 3 ou 4 éclaircies avant de procéder à une mise à blanc. La grande 1070 à 6 roues est plus puissante et sert uniquement pour les mises à blanc. Pour 2023, j’ai acheté une nouvelle ébrancheuse JD 1070 qui viendra remplacer la 1070 existante, de même qu’un porteur JD 1010, qui viendra remplacer le 810 le plus ancien. Le modèle 1010 me permettra de profiter d’une plus grande polyvalence.’

Du personnel de qualité

Si Jean Stassart a su se diversifier dans le forestier, c’est aussi parce qu’il dispose d’une très bonne équipe en ce qui concerne l’entreprise agricole. ‘Mes ouvriers sont vraiment motivés et gèrent les choses comme s’ils travaillaient pour eux-mêmes. Cela m’a permis de libérer davantage de temps pour développer l’activité forestière. Sans eux, je n’aurais jamais su commencer dans le secteur. D’autre part, mon frère Guillaume s’occupe de la comptabilité et de la gestion du planning de l’activité agricole, ce qui me soulage aussi grandement. Par ailleurs, j’ai toujours été assez fonceur. Lorsque je vois des opportunités, je n’hésite en général pas très longtemps. A terme, mon rêve serait de pouvoir développer Vauxchabois comme j’ai développé l’entreprise agricole à l’époque.’§

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