Avec le printemps en vue, une belle pelouse est une fois de plus une priorité sur la liste de souhaits des clients privés et des terrains de sport. L’utilisation intensive, le développement de mauvaises herbes, diverses maladies et une période hivernale humide ont affaibli le gazon à un point tel qu’il a besoin d’un entretien approprié. Nous vous décrivons ci-dessous les points qui méritent attention.
Nous décrivons d’abord les principales causes qui sont à la base d’un gazon ‘affaibli’. Nous prêtons ensuite attention aux interventions techniques que tout paysagiste ou gestionnaire de terrains de sport peut effectuer avant de passer à des mesures plus drastiques telles que le réaménagement complet.
Un premier facteur est la formation de feutre. Le feutre est une accumulation de matière organique, qui se compose de feuilles, de tiges mortes et de racines qui se développent entre les feuilles du gazon et la surface du sol. La mousse, ou feutre, est donc constituée de cellulose, d’hémicellulose et de lignine. Les organismes du sol digèrent cette matière organique. Le traitement de la cellulose est relativement facile, tandis que le traitement de la lignine est beaucoup plus compliqué. Le choix des semences de gazon est important car une espèce est plus sensible à la formation de feutre que l’autre.
Par exemple, les tiges et les racines de la fétuque contiennent deux fois plus de lignine que que les agrostides ou les pâturins des prés. L’accumulation de feutre est causée par plusieurs facteurs: une mauvaise structure du sol, un pH médiocre (un pH trop bas ou trop élevé inhibe l’activité des micro-organismes), le type de graminées ou des interventions culturales et techniques inappropriées.
Le feutre est préjudiciable au maintien d’une bonne pelouse:
Les quantités de feutre sont un signal important de dégradation de la pelouse. La prévention est de loin la meilleure méthode et cela peut être fait, par exemple, en choisissant des espèces de graminées qui produisent peu de lignine. Si le feutre s’est déjà formé sur une pelouse existante, alors un suivi avec des agents biologiques donne généralement de bons résultats.
Un autre facteur important qui exerce une pression sur le gazon est le développement des adventices. La présence de mauvaises herbes modifiera la composition botanique de la pelouse au fil du temps. En raison de la faiblesse du gazon ou de la prolifération due à des facteurs externes tels que les brûlures, les maladies, l’utilisation intensive… on voit régulièrement que d’autres organismes prennent la place de la pelouse puis se développent davantage. C’est le cas, par exemple, de toutes les adventices (trèfle, pâquerettes, plantain, chicorée…) et des mousses (principalement Bryum et Hypnum). La colonisation est d’autant plus grande si la pelouse est faible (malade).
Un troisième facteur important qui est souvent sous-estimé est la compaction du sol. Ce phénomène se produit par le compactage naturel du sol, par les précipitations, les machines et surtout par l’impact des joueurs qui piétinent le sol.
La compaction du sol est observée plus souvent dans les sols argileux lourds et limoneux que dans les sols sableux en raison de l’épaisseur de la structure du grain du type de sol. L’argile a un grain plus petit et peut donc être comprimée davantage.
La zone de compaction est variable et la profondeur varie en fonction du type de sol et du poids, de la surface portante et de la pression des pneus des machines d’entretien qui évoluent sur la surface. Ou par le nombre de fois que les joueurs marchent à un certain endroit; comme, par exemple, la surface de réparation en football. La compaction du sol rend plus difficile la percolation de l’air et de l’eau dans le sol, tandis que les racines du gazon vont s’enraciner moins en profondeur et seront donc moins protégées. De plus, les nutriments sont moins bien absorbés par les racines.
La dégradation du gazon est souvent due à une combinaison des problèmes décrits ci-dessus. Pour résoudre ce problème, des travaux de régénération seront effectués. Selon les conditions et l’état du gazon, ces activités seront réalisées séparément ou en combinaison.
L’aération ou le vertidrainage
Lors d’une aération, les dents ou les couteaux sont piqués dans le sol afin de corriger la compaction. Selon le matériel utilisé on peut extraire des carottes de terre.
Grâce à une meilleure gestion air-eau, l’aération stimulera la croissance des racines et favorisera l’activité des micro-organismes. En conséquence, la matière organique sera décomposée plus efficacement et plus rapidement.Il est préférable d’aérer pendant la croissance active du gazon, sauf pour les problèmes spécifiques qui doivent être résolus de toute urgence.
En règle générale – pour les pelouses ordinaires – une première aération est effectuée en mai suivie d’une seconde en septembre. Selon les caractéristiques du sol et l’occupation du terrain, les aérations auront lieu au moins une fois par an et au plus une fois par mois.
La profondeur de travail est déterminée en fonction de la structure du sol et de la compaction mesurée dans le sol. Certaines machines ont été conçues pour aérer jusqu’à une profondeur de 50 cm. D’autres machines
sont équipées de dents qui font un mouvement de pendule. En conséquence, en plus de l’aération ordinaire, un mouvement latéral est également exercé, de sorte que le sol et la zone compactée se fissurent. L’extraction de carottes de terre (au moyen de dents creuses) se fait généralement lorsqu’une partie du feutre et/ou une partie du sol doit être enlevée. C’est le cas lors d’une mauvaise structure du sol. En général, l’aération est suivie de l’épandage d’amendement (basé sur une analyse du sol, mais généralement on utilise du sable) qui est ensuite brossé dans les trous.
La scarification
Lors de la scarification, des incisions sont effectuées dans le sol (et dans le feutre s’il est présent) au moyen d’une machine avec des lames verticalesqui tournent à grande vitesse.
La profondeur de travail est déterminée en fonction de l’épaisseur de la couche de feutre. Normalement, cette profondeur de travail est limitée à 5 cm. Pendant la scarification, le feutre et une partie de la pelouse sont arrachés. Il est donc important de le faire pendant une période de croissance active de la pelouse. De plus, l’irrigation et la fertilisation doivent être adaptées à cet entretien. Selon la formation du feutre, un à deux traitements seront nécessaires chaque année.
La règle d’or reste encore toujours ‘mieux vaut prévenir que guérir’. En effet, l’entretien optimal d’un gazon permettra d’éviter la formation de mousse et l’apparition d’adventices. En gardant le gazon dans des conditions de croissance optimales, il faudra moins lutter contre les mousses et les adventices. Si ces dernières prennent le dessus, on pourra recourir à une pulvérisation ou à des produits spécifiques. Idéalement, ces opérations seront toujours effectuées pendant la croissance active de la pelouse, après une fertilisation et avant une scarification.
1. Le sursemis
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une technique de semis adaptée aux gazons existants, qui vise à obtenir une densité de gazon plus élevée aux endroits où c’est nécessaire (après une maladie, après un traitement contre les adventices ou la mousse, après une utilisation intensive…).
Le sursemis est effectué à l’aide d’un semoir qui va permettre de réaliser un semis dans un gazon existant et sans endommager ce dernier. Si le terrain est fort dégarni, plusieurs passages seront généralement nécessaires dans plusieurs directions afin d’obtenir une densité de semis optimale. Lors du sursemis, le choix des semences est de la plus haute importance. Tout d’abord, elles doivent permettre une germination rapide, et de plus, il faut adapter la variété en fonction de l’utilisation prévue du gazon.
2. La fertilisation
La fertilisation est la ‘touche finale’ pour la régénération d’une pelouse et sera effectuée sur base d’une analyse du sol. Les engrais seront apportés soit juste avant le sursemis, soit juste après.
La régénération des pelouses est indispensable. Il est recommandé de travailler de manière préventive autant que possible, afin que les différentes interventions restent également aussi légères que possible et que le gazon souffre le moins possible. En traitement curatif, le travail décrit doit permettre de sauver une pelouse, même si elle est en très mauvais état, sans avoir à repartir de zéro.