A Neuville, Jean-François Truyen se spécialise dans les clôtures

8 novembre 2020
Esther Hougardy
Esther Hougardy

Jean-François Truyen est issu d’une famille d’entrepreneurs de jardin. Depuis son plus jeune âge, il a toujours baigné dans le métier. Après avoir travaillé aux côtés de son père, il a ensuite décidé de s’installer à son propre compte, de développer sa propre clientèle et de se spécialiser dans quelques travaux spécifiques. Entretemps, la pose de clôtures est devenue l’activité principale. Nous l’avons rencontré mi-octobre afin d’en savoir un peu plus.

Une véritable passion pour les parcs et jardins…

Dans la famille Truyen, l’entreprise de parcs et jardins est une quasi- évidence. Guy Truyen, le papa de Jean-François a développé sa propre activité dans le domaine du côté de Gozée, et depuis tout petit Jean- François a baigné dans le métier. Il poursuit : ‘j’ai toujours bien aimé travailler dans les jardins et cela m’a donc semblé une évidence d’en faire mon métier. Plus jeune, je passais déjà de nombreux temps libres à aider mes parents, et après mes études je me suis donc tout naturellement investi dans le secteur. Au cours des premières années, je travaillais avec mes parents, mais par la suite, j’ai souhaité développer ma propre activité. En 2009, je me suis donc installé à mon compte, tout en continuant dans un premier temps à travailler avec mon père. Ensuite, j’ai décidé de continuer seul et de déménager à Neuville. Je continue cependant à donner un coup de main à mon père de temps à autre.’

…qui a débouché sur une spécialisation dans les clôtures

Dans un premier temps, les services proposés par Jean-François étaient diversifiés : semis de pelouses, tontes et tailles, contratsd’entretien, pose de clôtures et petites plantations. Cependant, il nous explique que la concurrence est rude : ‘De plus en plus de personnes se lancent dans les parcs et jardins en tant qu’indépendant à titre complémentaire. Les investissements de base dans du petit matériel sont limités, et comme c’est un complément d’activité, ils peuvent se permettre de travailler à des prix défiant toute concurrence. Comme l’exercice du métier n’est pas réglementée, n’importe qui peut faire ça. J’ai donc réfléchi à une spécialisation qui me permet de faire vraiment ce que j’aime, mais également de me démarquer de la concurrence. A terme, je souhaite vraiment me spécialiser dans l’aménagement plutôt que dans l’entretien. Je préfère en effet de loin poser des clôtures, semer ou poser du gazon… de plus, je possède déjà tout le matériel!’

Principalement pour les particuliers

Ses clients sont principalement des privés ou des particuliers. Ils font appel à ses services tant pour l’aménagement d’une nouvelle construction que pour la transformation de jardins existants : ‘Je me déplace à maximum une heure du dépôt. Pour les nouvelles constructions, je combine en général les clôtures aux pelouses. Quant aux transformations d’un jardin existant, je remarque que c’est souvent en rapport avec un changement dans la vie du client : la venue d’un enfant, d’un chien, un rythme de travail important ou au contraire la mise à la retraite.’

Pour le gazon, Jean-François utilise des rouleaux dès qu’il en a la possibilité. C’est simple et facile à placer. Le semis classique est également proposé puisqu’il possède le matériel approprié. Il précise aussi : ‘Je n’aime pas beaucoup travailler avec de la sous-traitance. De ce fait, je ne prends que le travail que je peux effectuer moi-même sauf éventuellement pour les plantations où je travaille avec mon père, dont c’est la spécialité. De son côté, il fait par exemple appel à mes services dès qu’il travaille sur un chantier où il faut placer une clôture sur une plus grande surface, ce qui nous permet de mieux valoriser les chantiers en famille.’

Les clients libèrent davantage de budget pour leur jardin

D’après Jean-François, les gens veulent se simplifier la vie, passer le moins de temps à entretenir et profiter au maximum de leur espace extérieur. ‘J’ai l’impression que de plus en plus de personnes désirent consacrer le moins de temps possible à leur jardin. Ils investissent dans des robots de tonte, et libèrent un budget conséquent pour le jardin pour éviter de trop l’entretenir. Dernièrement, j’ai ainsi aménagé un jardin avec des graminées car on peut les laisser évoluer toute l’année et il suffit de les couper une fois par an ! Autant dire que l’entretien est réduit au minimum ! Cela explique par ailleurs aussi que de nombreux clients m’appellent pour arracher leurs haies existantes et les remplacer par des panneaux ou des gabions.’ Jean-François précise également que les clients font facilement appel aux entrepreneurs et fait remarquer qu’il est de plus en plus facile d’obtenir un prêt bancaire pour aménager ou transformer un jardin existant. En quelque sorte, la seule limite financière est celle que la banque pourrait leur imposer.

Le type de clôture et les besoins des clients évoluent avec le temps

Les clients accordent beaucoup d’importance à la tenue dans le temps lorsqu’ils investissent dans une nouvelle clôture. De ce fait, les matériaux utilisés évoluent aussi fortement. Le bois est laissé de côté pour faire place aux matières plastiques ou inertes, qui demandent moins d’entretien et dont le nettoyage est plus facile. Jean-François ‘ces derniers temps, je place 90% de panneaux rigides (des panneaux pleins en PVC ou bien en languettes plastifiées), environ 8% de fil (en général, cela va plus vite pour les grandes distances), 1% de bois et 1% de gabions.’

Ne pas chercher spécialement à grandir

Lorsqu’on demande à Jean-François comment il voit évoluer son activité, il ne doit pas réfléchir longtemps : ‘Actuellement, je necherche pas à m’agrandir. Si ça prend de l’ampleur je devrais nécessairement engager du personnel, qu’il faudra gérer en plus des chantiers et cela ne m’intéresse vraiment pas. Je trouve aussi que le fait que le patron effectue les travaux lui-même est un grand atout. Je suis toujours super bien accueilli, en général je suis choyé par mes clients et je peux m’occuper des chantiers du début jusqu’à la fin… Je suis bien conscient qu’il y a toujours un pic d’activités au printemps mais je pense que c’est tout à fait gérable avec l’aide d’un apprenti. En début d’année, lorsque le temps est moins propice pour travailler dehors, je prends des congés pendant lesquels j’essaie de recharger mes batteries.’

‘Ne pas grandir c’est aussi ne pas devoir investir des sommes trop importantes. Si, par exemple, j’achète plus de matériel, je dois faire un hangar… Pour le moment, le matériel que j’utilise pour les clôtures est rentabilisé et puis la mini-pelle ne tourne que le temps de faire les trous… A contrario du petit matériel qui tourne sans arrêt ! Dans ce cas, il faut aussi compter le carburant, les entretiens très réguliers et le temps que l’on passe à le maintenir en ordre… Il faut aiguiser les lames pratiquement tous les jours, sans compter qu’un petit accident est vite arrivé, comme un fil qui se coince. Enfin, le fait de rester « petit » correspond à mon envie de rester spécialisé dans le placement de clôtures. Le principe du « bouche à oreille » fonctionne très bien, je n’ai pas vraiment besoin de publicité et je peux quand même garder une marge correcte sur la marchandise contrairement aux plus grosses sociétés.’

Investir dans du matériel de qualité

Jean-François possède du matériel approprié à ses besoins, un tracteur John Deere 3045R muni d’un chargeur qui lui permet de lever 700kg tout en restant une machine étroite, maniable et polyvalente puisqu’elle lui permet également de faire les semis et le broyage de branches. Une pelleteuse avec tarière et un petit dumper complètent la flotte de ses plus grosses machines. ‘Il me manque peut-être un chargeur articulé, car je trouve que parfois mon tracteur compact est un peu juste pour soulever de lourds panneaux.’

En ce qui concerne les motivations de ses choix au niveau du matériel, Jean-François est très clair : ‘Je cherche à acheter des machines de qualité, j’ai de très bons contacts avec les vendeurs avec lesquels je travaille. Les entretiens se font toujours chez le concessionnaire, environ une fois par an. Je leur fais confiance et puis c’est leur métier… C’est une forme de tranquillité pour moi de savoir que la machine est en ordre et fonctionnelle.’

Jean-François conclut : ‘Avec la pose de clôtures, j’ai vraiment trouvé une activité qui me plait et qui me permet de vivre. Comme j’ai un caractère plutôt solitaire, cela me convient de plus de travailler seul la plupart du temps, tout en restant présent sur les chantiers du début à la fin, ce que mes clients apprécient particulièrement !’

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