B&B Green Design: une approche plus respectueuse des jardins et espaces verts

22 juillet 2024

B&B Green Design, l’entreprise de parcs et jardins d’Arnaud Boisieux, tire clairement la carte d’un aménagement et d’un entretien plus naturel des espaces verts. Il a ainsi clairement opté pour le zéro phytos. Sa formation d’architecte-paysagiste lui permet par ailleurs d’envisager l’aménagement sous un angle différent. A l’heure actuelle, les activités se répartissent entre l’aménagement de jardins et d’espaces verts, leur entretien, et la production de bois de chauffage. Nous avons rencontré Arnaud sur un des ses chantiers en région bruxelloise.

Arnaud Boisieux entame des études de droit en 1993, mais bien vite il se rend compte qu’il est bien davantage intéressé par l’entretien et l’aménagement du terrain d’une superficie de 1,5 ha que ses parents viennent d’acheter à Vieux-Genappe que par les syllabus de droit. Il se réoriente alors et entame des études d’architecte-paysagiste, quelque chose qui lui convient beaucoup mieux. En 1999, à la fin de ses études, il se lance ensuite directement comme indépendant dans la création et l’entretien d’espaces verts. Au début, il commence par réaménager le terrain de ses parents et se concentre sur la tonte de pelouses ou la taille de haies en plus de quelques plantations. Arnaud poursuit : ‘Mais comme ce qui me plaît vraiment dans ce métier c’est l’aménagement d’espaces verts et l’utilisation de machines, je vais bien vite proposer mes services dans ce domaine. L’aménagement permet de laisser libre cours à son imagination, de proposer des choses innovantes et de créer un ensemble cohérent. Bien entendu, toujours en concertation avec le client. Mes études d’architecte-paysagiste m’ont beaucoup aidé à mieux comprendre un espace, à l’apprivoiser et à ‘jouer’ avec, de même qu’à pouvoir lire beaucoup plus facilement un plan, ce qui reste un atout non négligeable.’

‘Au fil des ans, ma société a ensuite grandi petit à petit jusqu’à maintenant. Mon objectif premier est à présent de pérenniser l’activité existante, et éventuellement grandir si l’occasion se présente et que je trouve du personnel compétent. Cela me permettrait surtout de mieux amortir les machines existantes et de les renouveler plus facilement, tout en offrant encore davantage de services.’

Trois axes de développement

Arnaud a clairement choisi de limiter les risques en proposant trois axes de développement pour son entreprise. Arnaud: ‘Nous proposons tout d’abord les contrats d’entretien annuels qui englobent, en fonction des besoins et des désirs de nos clients, la tonte, la taille des haies et toute une panoplie de soins au jardin. Cela représente environ 30% de mon chiffre d’affaires. Ces contrats d’entretien annuels sont facturés par mois, ce qui permet à mes clients de ne pas débourser de grosses sommes en une fois, et représente pour moi des rentrées mensuelles bienvenues. Je continue à investir dans ce domaine, car cela me permet de répartir les risques. En 2008, lorsque la crise économique s’est fait fort ressentir, les projets d’aménagement ont fort ralenti, et je me suis alors rendu compte de l’importance des prestations d’entretien. Le second pilier est la création et l’aménagement de jardins et d’espaces verts. Pour ce faire, je travaille tant en direct que pour le compte d’autres architectes paysagistes. Cela va de l’aménagement d’une pelouse à la création d’une terrasse ou encore à l’aménagement global d’une propriété. Enfin, le troisième pilier est la filière du bois de chauffage. Ce qui avait commencé comme une activité permettant de s’occuper lors des creux entre deux gros chantiers est bien vite devenu une activité à part entière. Depuis un an ou deux, je note une forte progression de la demande en bois de chauffage. En parallèle, les clients sont devenus plus exigeants en ce qui concerne la qualité, le degré de séchage, etc… dernièrement, nous avons donc investi dans un nouveau combiné Tajfun pour la fabrication de bois de chauffage qui nous permet de valoriser plus facilement de grands volumes de bois. Je travaille avec des élagueurs, qui me revendent le fruit de leur travail, ce qui me garantit un approvisionnement constant tout au long de la saison.’

Une clientèle exigeante

Arnaud et son équipe travaillent principalement pour des particuliers : ‘la clientèle privée représente plus de 85% de ma clientèle. Dans la pratique, cela concerne tant un petit jardin de ville que de grandes propriétés qui font parfois plusieurs hectares. Les promoteurs représentent les 10 à 15% restants. J’ai délibérément choisi de ne pas m’attaquer aux marchés publics.

Les procédures impliquent un suivi administratif parfois conséquent, les délais de paiement ne sont pas toujours évidents et la concurrence est rude. Ma clientèle se situe principalement dans le Brabant wallon, le sud de Bruxelles et une partie du Namurois. Exceptionnellement, nous allons aussi plus loin, comme pour certains chantiers spécifiques à la côte belge, par exemple.’

‘Au fil des ans, je remarque que notre clientèle devient de plus en plus exigeante. De nombreux clients veulent de l’immédiat et de l’instantané, et nombreux sont ceux qui ne connaissent pas ou minimisent l’impact des saisons pour telle ou telle autre intervention. C’est vrai que le dérèglement climatique perturbe certaines choses, mais ce n’est pas pour autant une raison de faire n’importe quoi à tout moment de l’année. D’autre part, les choix de plantes sont aussi beaucoup plus grands dans les pépinières, ce qui nous permet de proposer de nouvelles choses, mais toutes ces plantes ne sont cependant pas adaptées pour nos jardins ou notre climat. Je remarque par ailleurs que de plus en plus de clients passent leur temps sur internet, voient de belles choses et ont ensuite parfois des attentes farfelues. Il est donc nécessaire de les recadrer. En Belgique, nous avons un style particulier, que j’appelle le jardin à la belge, et qui est fort apprécié, notamment par nos clients d’origine française. C’est un mélange d’ambiance et de matériaux de qualité, comme les pierres bleues par exemple.’

Maîtriser ses coûts

En ce qui concerne le matériel, Arnaud a également une vision claire. ‘Outre le nécessaire matériel de transport, comme notre camion porte-conteneurs de 12 tonnes, notre camionnette de 20 m3 avec hayon qui nous sert également d’atelier mobile, notre camionnette tôlée et les différentes remorques, j’accorde beaucoup d’attention à l’ergonomie et à l’allègement de la charge de travail. En plus de notre mini-pelle Takeuchi TB138 de 4 tonnes, j’ai ainsi investi dernièrement dans une micro-pelle d’une tonne qui va nous permettre de travailler plus vite et plus efficacement en ce qui concerne les finitions. Notre chargeur articulé Schaeffer permet d’autre part de déplacer et charger facilement tout ce dont nous avons besoin.’

‘Notre tracteur compact Iseki de 25 ch est quant à lui équipé d’une fraise, d’une broyeur, d’une herse, de même que d’une broyeur de branches Schliessing d’une capacité maximale de 10 à 15 cm. Notre second broyeur de branches, un Schliessing MX500, est utilisé pour les gros broyages, le plus souvent en combinaison avec le porte-conteneurs. Au niveau des tondeuses, nous disposons d’une autoportée Etesia, qui permet de se faufiler presque partout, ainsi que d’une autoportée Amazone. Cette machine est équipée de fléaux et d’un rouleau. Elle est très polyvalente et nous permet non seulement de tondre des gazons et des broussailles, mais également de scarifier et de ramasser les feuilles en automne. Dernièrement, nous avons acquis un tout nouveau combiné pour bois de chauffage Tajfun 480, de même qu’un tracteur International 845 d’occasion, afin de booster notre capacité de production de bois de chauffage.’

Le facteur humain reste la corde sensible

Pour Arnaud, le facteur humain reste la corde sensible pour le moment au niveau des espaces verts. Il est en effet très compliqué de trouver et de garder du personnel compétent. ‘Et sans personnel, il n’est pas possible de mener nos chantiers à bien. Personnellement, je n’ai pas à me plaindre. J’ai un ouvrier qui travaille déjà depuis 7 ans pour moi, et l’apprenti qui termine ses études sera ensuite engagé chez nous. Par ailleurs, je travaille régulièrement avec des sous-traitants, et de mon côté, j’essaie aussi de leur donner un coup de main lorsque c’est nécessaire. Tout le monde y gagne.’

‘Il est important de trouver des collaborateurs qui partagent la même philosophie et dégagent une énergie positive. Tout le monde doit en effet s’entendre! Ce n’est pas un métier facile à la base, et je trouve donc important de prendre soin d’eux, notamment en investissant dans des machines qui permettent de soulager le travail manuel, mais également en leur permettant d’utiliser ces machines, mais aussi d’évoluer au sein de l’entreprise, en passant leur permis remorque ou camion, ou en partageant mes connaissances afin de leur permettre d’évoluer.’

Pour Arnaud, le métier évolue rapidement et est marqué par le changement climatique. ‘Les manques et excès successifs d’eau impliquent de poser de nouveaux choix au niveau des revêtements ou encore des plantes. En ce qui me concerne, j’ai résolument opté pour le zéro phytos et des amendements organiques. J’ai fait ce choix par conviction personnelle, et j’entends me positionner clairement dans ce sens. Il est alors nécessaire de bien informer les clients, de leur expliquer les avantages et les inconvénients. Cela implique de changer ses habitudes, mais cela m’apporte beaucoup de satisfaction, et je ne me vois pas retourner en arrière!’

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