Grammont est l’une des villes de notre pays qui regroupe le plus de communes sous son giron et qui est célèbre pour les 3 M, à savoir l’emblématique Mur de Grammont, le plus ancien Manneken Pis de Belgique et sa délicieuse tarte au maton. Outre les célèbres courses cyclistes, Grammont est une ville animée et son service technique compte même une équipe logistique dédiée à l’organisation d’événements. Une première en Belgique: la ville dispose depuis 2019 d’une balayeuse de voirie alimentée au GNC.
Grammont fut fondée après 1060 par Baudouin VI de Flandre en raison de son emplacement stratégique sur une colline de la rive droite de la Dendre, à la frontière du duché de Brabant et du comté de Hainaut. Le comté de Flandre était bordé à l’est par l’Escaut jusqu’en 1046. Cette année-là, Baudouin V, comte de Flandre, s’empare de la région située entre l’Escaut et la Dendre. Dès lors, la frontière orientale devient la Dendre et les bourgs situés le long de cette rivière, dont Grammont, doivent protéger le territoire nouvellement acquis. Baudouin a ensuite acheté la colline et ses environs à Gérald, seigneur de Hunnegem, d’où le nom Geraldsberge.
Grammont reçut ses droits de cité du nouveau comte Baudouin VI en 1068 – droits qui furent établis dans une charte par Philippe d’Alsace à la fin du 12e siècle. En 1081, Robert le Frison convainc les Bénédictins de déplacer leur abbaye de Dikkelvenne à Grammont. Une partie de cette abbaye existe toujours et sera restaurée d’ici peu.
De Oudenberg est un autre site historique avec sa route pavée en pente très raide dénommée Mur de Grammont qui doit sa célébrité au fait qu’il est grimpé comme obstacle de montagne lors de courses cyclistes.
À partir du 12e siècle, Grammont, grande cité drapière, est en plein essor, comme nous le rappelle Veerle Mertens, échevine des travaux publics de la ville. Au 13e siècle, la ville se développe sur la rive gauche de la Dendre. Un modèle urbain médiéval prend forme, composé d’une ville haute et d’une ville basse, encore reconnaissables aujourd’hui. Aux 15e et 16e siècles, Grammont doit sa notoriété en Europe pour sa production de tapisseries. En 1697, l’industrie de la dentelle fait son apparition, sans oublier l’installation d’une fabrique d’allumettes en 1838, appelée Union Allumettière. « Les bâtiments situés sur le site où nous nous trouvons actuellement étaient à l’origine une usine d’allumettes. Ils ont été si bien construits que la ville peut encore les utiliser », raconte Lennart De Mecheler, responsable du patrimoine et de la logistique de Grammont. « Puis, au cours des années suivantes, Grammont est devenue une ville industrielle de plus en plus importante notamment grâce à l’ouverture de la ligne ferroviaire Alost-Bruxelles, achevée en 1855, et celle de Melle-Braine-le-Comte en 1867. »
Au 15e siècle, Grammont se développe et devient une ville régionale. En raison de sa petite superficie, de nombreux habitants se sont installés dans les communes voisines après la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, ces dernières furent réintégrées à Grammont lors des fusions en 1971 et 1977. Avec une superficie d’environ quatre- vingts kilomètres carrés, la ville est l’une des plus grandes de la province et la somme de 16 communes. Ce qui veut dire, rappelle l’échevine, que Grammont dépense environ un million d’euros par an pour l’entretien des routes.
Pour entretenir cette importante superficie, Grammont s’efforce au maximum d’utiliser ses propres services. Cependant, certaines tâches doivent être (partiellement) externalisées, comme le nettoyage des canaux, et depuis cette année, le fauchage des accotements routiers. Selon M. De Mecheler, l’appel à des entreprises externes s’explique par la spécificité de cette activité et par la nécessité de disposer de conducteurs compétents. La construction de routes, de sentiers pédestres et de pistes cyclables est également externalisée. Le rapport entre le recours aux services de la ville et l’externalisation est d’environ 50-50. « Les travaux de plus grande envergure sont toujours externalisés, bien sûr, mais nous réalisons nous-mêmes presque 100 % de l’entretien vert de Grammont. La gestion des accotements et des canaux est de plus en plus confiée à des entreprises externes », affirme M. De Mecheler.
Grammont est une ville dynamique qui compte de nombreux projets. Le parc de l’Abbaye a été entièrement réaménagé au cours de cette législature. Véritable poumon vert dans le centre-ville, il est devenu un lieu de rencontre agréable et ludique pour les jeunes et les moins jeunes, tout en conservant son intérêt historique. La ville a adopté une gestion moderne de la tonte des pelouses des différents parcs. La tonte est ainsi réalisée uniquement lorsque les fleurs ont fini de fleurir (pour qu’elles puissent semer). Par ailleurs, le site Den Bleek, situé le long de la Dendre, deviendra une oasis verte de détentes, de loisirs, de sports, de jeux et de rencontres. La place de la gare doit également faire peau neuve pour devenir un lieu agréable et verdoyant, relié à la zone commerciale et doté d’équipements supplémentaires tels que des points de mobilité et des parkings à vélos.
Les travaux du nouvel espace de rencontre De Lelie battent leur plein. Le bâtiment abritera également les archives centrales et des bureaux modernes pour l’administration locale. Ainsi, la plupart des services publics tels que la police et les pompiers seront centralisés sur un seul site.
Grammont, qui est connue depuis longtemps comme faisant la part belle au vélo, n’entend pas déroger à cette image. Des rues cyclables ont donc été aménagées à plusieurs endroits. À ce titre, la population et les conseils de village furent invités, par le biais de diverses enquêtes, à partager leurs idées afin d’améliorer l’utilisation du vélo en centre-ville et dans les communes. Des parkings à vélos supplémentaires, de nouvelles cartes de pistes cyclables et des points de mobilité sortiront bientôt de terre. Étant donné que la ville compte de nombreuses courses cyclistes, les plateformes de refuge et les bornes de circulation pourront être, par exemple, supprimées ou modifiées afin de rendre les routes plus sûres et plus adaptées.
En 2020, le plan de valorisation des voies lentes fut approuvé et un groupe enthousiaste de bénévoles en a cartographié quelque 1300. Ces voies lentes ont été évaluées en fonction de leur valeur récréative, de leur état, d’une possible remise en service et de leur fonctionnalité pour relier les centres des villages. « Nous travaillons par phases pour mettre en œuvre ce plan. Dans le cadre de cette initiative, un système de « road spotters » a été mis en place; il s’agit de marcheurs et/ou de cyclistes qui signalent des problèmes le long des voiries lentes », déclare Veerle Mertens. De cette manière, les goulets d’étranglement peuvent être résolus rapidement et efficacement afin de maintenir les voiries lentes en bon état. En outre, une approche progressive est adoptée pour une indication et une infrastructure harmonisées des environnements scolaires, qui seront rendus plus attrayants et plus sûrs.
Un budget substantiel est également prévu chaque année pour la construction et l’entretien/la réparation des routes en asphalte et en béton ainsi que pour l’aménagement de pistes cyclables et de sentiers pédestres. Ainsi, la ville améliore peu à peu la qualité de son vaste réseau routier.
Grammont s’engage, entre autres, en faveur des économies d’énergie et des énergies renouvelables. La ville adopte une gestion durable et efficace des bâtiments (travaux d’isolation, rénovation des chaufferies et des toitures) et installe des panneaux solaires sur plusieurs bâtiments publics, tels que des salles de sport et des centres pour personnes âgées. Grammont opte également pour la durabilité dans sa politique d’achat de véhicules et d’équipements en choisissant des carburants alternatifs tels que le GNC et l’électricité et mise sur les vélos et les véhicules partagés (en 2021, 18 575 km ont déjà été parcourus par les deux voitures partagées). D’importants investissements sont réalisés afin de renforcer l’éclairage public à LED. À la fin de l’année 2021, 38 % de l’ensemble de l’éclairage était déjà constitué de LED, à la fin de l’année 2022, ce pourcentage sera de 47 %. Outre les mesures relatives à l’eau, telles que le plan d’eau de pluie et les diverses mesures de lutte contre l’érosion en collaboration avec différents partenaires, plusieurs travaux d’assainissement s’imposent dans le cadre de la durabilité et de la gestion de l’eau. Selon Veerle Mertens: « Les jardins en façade font également l’objet d’une promotion renforcée. Le verdissement contribuera à un cadre plus sain et permettra d’améliorer la qualité de vie et de l’air de notre ville. Une ville verte et propre est une priorité importante pour nous. Nous prévoyons d’établir et de mettre en œuvre un plan de gestion de la nature (Natura 2000) qui met l’accent sur l’extension de la forêt. »
Le projet Mooimakers vise à s’attaquer de manière structurelle au problème des décharges et des déchets sauvages. Des mesures concrètes ont été élaborées et seront mises en œuvre en collaboration avec divers partenaires tels que les services communaux, la police, les écoles et les associations. Un certain nombre d’actions sont déjà en cours, comme l’optimisation du plan poubelles et l’adaptation de la procédure d’exécution des politiques dans ce domaine. L’administration locale déploie également une caméra mobile et fait appel à des bénévoles pour des missions environnementales.
Grammont est une ville évènementielle : une centaine de manifestations y sont organisées chaque année. À ce sujet, ainsi que le rappelle Veerle Mertens: « Outre les courses cyclistes, nous organisons bon d’autres événements. Notre service technique dispose d’ailleurs d’une équipe spécialement dédiée à cette mission ». Les principaux événements sont le festival De Krakelingenstoet (et Tonnekensbrand) en février, la Procession de Plaisance et le Eerste Toog, un marché annuel dans le centre qui remonte au Moyen Âge.
De la même manière que pour les courses cyclistes, Grammont, le cas échéant, adapte sa flotte de véhicules en fonction des événements. Elle a, par exemple, récemment acquis un conteneur équipé d’une rampe de chargement de 2 tonnes. Celui-ci est principalement transporté par un camion avec un système de crochet pour conteneur. Ce camion, équipé d’une grue de chargement, peut aussi être utilisé pour différentes fonctions: pour le transport de conteneurs avec des marchandises ou des barrières nadar ou pour le sablage (grâce à sa traction 6×4) et le déblaiement pendant l’hiver. Selon De Mecheler: « Nous disposons également d’une remorque spéciale pour les clôtures en pente, que nous utilisons lors des courses cyclistes. Pour compléter le tout, le service technique peut utiliser un conteneur avec une rampe de chargement qui fonctionne avec sa propre alimentation électrique par batteries. Lorsque les batteries sont vides, elles peuvent facilement être rechargées par le biais d’une prise de courant. »
L’autre nouveauté adoptée par Grammont dans le cadre du projet Mooimakers tient à l’installation de nouvelles poubelles. Dans le parc de l’abbaye, les poubelles Wolters MABEG ont été choisies afin d’éviter le dépôt sauvage d’ordures ménagères. Pour le nettoyage du mobilier urbain, la ville travaille également avec un système de nettoyage à vapeur/haute pression, le Dibo Greenkiller, depuis 2015. Lors du nettoyage, la basse pression est utilisée de manière standard, ce qui permet d’enlever la saleté tout en épargnant le bois. Selon Lennart
De Mecheler: « Un nettoyeur haute pression classique endommage les matériaux délicats. En utilisant un nettoyeur à vapeur à basse pression, la saleté, les mauvaises herbes et même les graffitis sont éliminés sans endommager la surface. »
Grammont a lancé cette année un système de suivi et de localisation basé sur Ecodrive. À cette fin, des lecteurs de badges ont été installés dans tous les véhicules afin de pouvoir suivre et adapter le style de conduite de chaque conducteur. En plus de la possibilité de formuler des instructions générales par conducteur, le style de conduite de celui-ci peut également être analysé, ce qui permet d’économiser du carburant. Il empêche également le moteur des véhicules de tourner inutilement au ralenti. Selon Lennart De Mecheler, lors d’un test avec le bouton Eco préalable à son installation, on observe des économies de carburant de 30 % sur un véhicule. À l’avenir, ajoute-t-il, l’objectif est de permettre aux employés communaux de s’encourager mutuellement à adopter une gestion durable des véhicules. L’autre application technologique adoptée par la ville est le système GISbergen (arcgis.com). Grâce à ce site, vous pouvez ouvrir de nombreuses applications web qui vous permettent de voir très rapidement où se trouvent, par exemple, les appareils DEA dans la ville, les colonnes porte-affiches et quelle plateforme de résidents est responsable de telle ou telle rue.
Le camion avec son système d’épandage à crochet de conteneurs ainsi que le tracteur muni d’un épandeur de saumure utilisés en hiver sont équipés d’un système d’épandage contrôlé par GPS qui permet au conducteur de se concentrer sur la conduite. La direction GPS sait automatiquement où et à quelle largeur épandre.
La commune a récemment acquis une toute nouvelle combinaison de mini-tracteur Iseki TG avec une faucheuse frontale italienne de 180 centimètres de large de Sicma ainsi qu’une faucheuse à fléaux Panther Professional avec ramassage de l’italien Perruzo à l’arrière utilisées notamment pour tondre la pelouse de l’abbaye de Saint-Adrien. L’engin est utilisé à la fois pour le paillage des espaces verts qui nécessitent un entretien intensif et pour la tonte des zones étendues qui peut avoir lieu deux, trois ou quatre fois par an. Ainsi, la ville obtient plus de biodiversité dans ses parcs, ce qui constitue une grande valeur ajoutée, selon M. De Mecheler. Comme le montre le parc de l’abbaye, véritable poumon vert du centre-ville réaménagé l’année dernière. Sans oublier le parc de Grupello et la zone verte de Maretak.
Deux véhicules électriques partagés sont actuellement loués par des habitants et le personnel de la ville. L’administration communale de Grammont souhaite acheter d’autres véhicules électriques pour un usage interne cette année et dans le futur. Le choix de la marque sera déterminé par les besoins de la ville et par l’offre du marché. Actuellement, Grammont dispose déjà de deux vélos électriques et de quelques vélos ordinaires pour les déplacements du personnel. Dans un avenir proche, elle envisage d’acheter un ou deux vélos cargo électriques pour ramasser les déchets et les dépôts sauvages afin de renforcer la propreté de cette cité touristique.
La ville compte désormais 14 véhicules fonctionnant au GNC, qu’ils soient combinés ou non avec de l’essence. Il s’agit de la Fiat Doblo, Ducato ou Iveco Daily, dans toutes les formes de carrosserie, de la petite camionnette au camion léger avec benne et même une balayeuse. De Mecheler: « Nous choisissons de plus en plus des boîtes de vitesses automatiques pour une conduite agréable et durable. La commune dispose également déjà d’un camion Iveco fonctionnant au GNC. Nous sommes les premiers à avoir acquis en 2019 une balayeuse de voirie fonctionnant au GNC. » M. De Mecheler doute toutefois de l’avenir du GNC compte tenu de l’évolution fulgurante des véhicules électriques et à hydrogène. Le GNC est toutefois un bon début pour œuvrer à la durabilité. Il ajoute donc que tout nouvel achat d’une nouvelle balayeuse tiendra compte du mode de propulsion le plus durable qui prévaudra à ce moment-là.