Depuis son plus jeune âge, Jérôme Habran a toujours été passionné par la mécanisation et le secteur agricole. Il décrochenéanmoins un emploi au Luxembourg. Dès 2004, il développe une activité complémentaire dans le secteur agricole, avant de se tourner davantage vers le forestier. Depuis 2 ans, il en a fait son activité principale. Outre ses prestations de broyage forestier en tracteur et avec une pelle sur chenilles, il a également développé une activité de terrassement. Nous avons été lui rendre visite au mois de juillet sur un chantier d’extraction de schiste.
Après ses débuts dans le monde agricole, Jérôme décide de s’orienter davantage vers le travail forestier, notamment grâce à la rencontre d’une personne qui lui fait bénéficier d’une expérience de plus de 30 ans dans le domaine, et qui lui permet également d’avancer plus vite. Jérôme poursuit : ‘Le travail forestier est plus stable et moins tributaire du temps. Sur base annuelle, il est en effet techniquement possible de travailler près de 11 mois par an, ce qui permet d’une part de mieux amortir les machines, mais également de mieux planifier les travaux et donc de structurer plus facilement mon activité. J’ai commencé avec un broyeur FAE attelé à mon tracteur Fendt équipé d’un blindage forestier. Cependant, certains chantiers sont parfois compliqués pour un tracteur. Bien vite, j’ai alors décidé d’investir dans un deuxième broyeur forestier FAE, mais qui est monté sur ma pelle à chenilles. Cela me permet d’entretenir plus facilement les terrains peu praticables, mais également de travailler plus efficacement le long de chemins, par exemple. Après le broyage proprement dit, j’assure également la remise en état des parcelles. Pour ce faire, j’ai investi dans une fraise Kuhn avec semoir embarqué. De cette façon, j’assure une prestation de service de A à Z.’
L’achat d’une pelle sur chenilles s’est également traduit par le développement des activités de terrassement. Jérôme : ‘Cela m’a permis de proposer mes services avec une pelle sur chenilles, mais également avec deux bennes de travaux publics. Ces dernières travaillent uniquement sur mes propres chantiers car je trouve que travailler en régie permet à peine de couvrir les frais, et le jeu n’en vaut donc pas la chandelle. A l’heure actuelle, ma pelle sur chenilles travaille 60% du temps pour des travaux de terrassement divers, contre 40% dans le forestier. J’essaie de trouver des chantiers différents des autres, car cela me permet de découvrir d’une part autre chose, mais également de pouvoir travailler à un prix correct. Pour le moment, nous sommes par exemple occupés à extraire du schiste, qui sera ensuite notamment conditionné en ardoises.’ Jérôme dispose par ailleurs d’une seconde pelle de 8 tonnes pour les chantiers de plus petite taille. Il a aussi investi dans un bac de criblage qui lui permet de mieux valoriser les terres récupérées lors de chantiers divers.
Au fil des ans, Jérôme Habran a développé une véritable relation de confiance avec la plupart de ses clients. ‘En ce qui concerne les travaux forestiers, je travaille principalement pour des pépiniéristes, de grands propriétaires privés et des entreprises de construction. Pour ces dernières, je m’occupe de la préparation des terrains et des zonings avant une construction. De leur côté, les grands propriétaires ne disposent pas du matériel pour broyer et font donc appel à mes services. Au fil des ans, on apprend à mieux se connaître et cela permet aussi de répondre au mieux à leurs attentes individuelles. Je travaille également régulièrement pour la DNF, et plus particulièrement pour l’entretien des chemins de bois avec la pelle. En ce qui concerne les terrassements, la clientèle est assez diversifiée, avec notamment des propriétaires privés, mais également des entrepreneurs de jardin, par exemple. Enfin, je travaille aussi pour la commune de Fauvillers depuis 3 ans maintenant, et plus particulièrement en ce qui concerne le service de déneigement en hiver. Les jours et les semaines sont donc toujours bien remplies!’
Pour Jérôme, il est important d’investir dans du matériel le mieux adapté afin de garantir la rentabilité de l’activité. Il poursuit : ‘C’est par exemple pour cela que j’ai opté pour les broyeurs FAE. La marque propose un montage correct et solide, les machines sont bien finies et c’est de plus du matériel passe-partout, qui me permet de proposer un travail de qualité dans des conditions très diverses. En ce qui concerne les tracteurs, j’ai opté pour du Fendt. A mes yeux, ces tracteurs sont de qualité, et de plus c’est un des seuls constructeurs sur le marché à proposer un véritable poste inversé en montage d’usine. Pour les travaux de broyage, c’est bien évidemment une option primordiale. Mon Fendt 939 est par ailleurs équipé d’un blindage, afin de pouvoir broyer sans soucis. Je l’ai commandé en blanc, car je voulais me distinguer de mes collègues. A présent, lorsqu’on voit un tracteur blanc broyer, tout le monde sait que c’est mon tracteur. Pour le reste, j’ai choisi deux tracteurs de même gabarit, car cela facilite grandement les choses en termes d’attelage, tout en permettant d’utiliser les deux tracteurs pour la quasi- totalité des travaux. La standardisation facilite aussi grandement la tâche des chauffeurs en ce qui concerne la prise en main et le réglage des machines. Enfin, mes choix de machines sont également raisonnés en fonction du service proposé par le concessionnaire. En cas de panne, il est en effet primordial d’être dépanné rapidement et efficacement.’
A l’heure actuelle, bien gérer une entreprise implique de consacrer pas mal de temps au suivi administratif. Jérôme poursuit : ‘Les devis, la facturation, les immatriculations, les dérogations de transport et les différentes autorisations nécessaires nous demandent beaucoup d’énergie. Heureusement, j’ai la chance que mon épouse Amandine y consacre en moyenne deux jours par semaine, en plus de la gestion de son salon de coiffure et de notre gîte. Je suis d’avis qu’un entrepreneur qui réussit ne peut le faire que grâce à un soutien familial. Je suis donc très reconnaissant par rapport à l’implication de mon épouse dans mes activités. De même, il est important d’être bien entouré. Je pense par exemple à un bon comptable, un bon banquier, mais également des relations professionnelles au sens large (concessionnaires, collègues, etc…). Il est par ailleurs très important de connaître ses propres limites. Grandir à tout prix n’a par exemple pas de sens. Il faut par contre bien structurer ses activités afin de préserver la rentabilité de l’ensemble. La paperasserie est omniprésente, et ne facilite pas toujours les choses. Cependant, j’apprécie beaucoup le métier que je fais. Je trouve en effet très enrichissant de rencontrer beaucoup de monde, du petit particulier au grand forestier, et d’un agriculteur à un développeur de projets dans le domaine de la construction. Souvent, cela me permet de faire de belles rencontres, et cela m’a souvent permis de prendre les bonnes décisions en ce qui concerne les chantiers à mener à bien ou le développement de mon activité.’